#15 Notre cerveau nous joue des toursđŸ€Ż

par | 2. Mai 2023

QuinziĂšme Ă©dition de notre format d’articles courts, que l’on a appelĂ© la Tactique du dirigeant. Chaque semaine, nous partageons un de nos apprentissages, pour diffuser notre vision et apporter notre contribution au dĂ©veloppement des TPE PME.

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Bonjour et bienvenue dans l’édition #15 de la Tactique du Dirigeant. Suite et fin de notre sĂ©rie sur la prise de dĂ©cision. Merci pour votre confiance ❀

On poursuit cette semaine notre sĂ©rie sur la prise de dĂ©cision avec un sujet qui Ă©tait pour nous absolument incontournable dans cette suite d’articles : les biais cognitifs.

DĂ©cider n’est dĂ©jĂ  pas simple, si en plus de ça on ne peut plus se fier Ă  notre cerveau ?!

Mais qu’est-ce donc ? Les biais cognitifs sont des schĂ©mas de pensĂ©es automatiques, inconscients, qui nous permettent de juger rapidement et intuitivement une situation. Pratique nous direz-vous !

Le problĂšme (parce qu’il y en a un), c’est qu’ils ont un impact nĂ©gatif sur notre raisonnement logique. Et nous sommes tous concernĂ©s.

Partant de ce postulat, ce qui est important pour nous c’est de commencer par en avoir conscience. D’identifier les biais cognitifs qui nous impactent le plus. Pour ensuite trouver des outils qui nous permettront de confronter notre pensĂ©e intuitive et automatique avec des Ă©lĂ©ments plus analytiques, pour de meilleures dĂ©cisions.

Petit tour du propriĂ©taire de 5 biais cognitifs que l’on retrouve souvent dans nos entreprises, avec des premiĂšres pistes pour les contourner 👇.

Le biais de représentativité

ConsidĂ©rer un ou certains Ă©lĂ©ments comme reprĂ©sentatifs d’une population.

C’est le fait de faire d’un cas particulier (ou quelques cas particuliers) une gĂ©nĂ©ralitĂ©, de projeter le succĂšs futur d’une entreprise sur ses performances passĂ©es, de considĂ©rer l’avis de quelques personnes comme celui d’une majoritĂ©. On cherche Ă  conclure rapidement ou Ă  corrĂ©ler des choses qui n’ont pas forcĂ©ment de lien (ou pas autant que ce que l’on croit), en s’appuyant sur un trop petit Ă©chantillon, sur lequel nous allons baser tout notre raisonnement.

👉 Solution ? Ă©changer avec des personnes qui ne partagent pas la mĂȘme opinion et essayer de comprendre pourquoi.

Le biais des coûts irrécupérables

Considérer les coûts déjà engagés dans une décision.

C’est l’effet “autant faire les choses jusqu’au bout” parce qu’on y a dĂ©jĂ  passĂ© tellement de temps ou qu’on a dĂ©pensĂ© tellement d’argent dans ce projet qu’on ne veut pas arrĂȘter, par peur de “perdre” ce qu’on y a dĂ©jĂ  investi. Sauf que si on veut Ă©conomiser de l’eau, il vaut mieux arrĂȘter de remplir un seau trouĂ©, quand bien mĂȘme on essaie de le remplir depuis plusieurs semaines. On ne devrait pas laisser les dĂ©cisions passĂ©es influencer le futur.

👉 Solution ? Regarder devant plutĂŽt que derriĂšre. Si les ressources engagĂ©es sont dĂ©jĂ  Ă©normes comparativement aux rĂ©sultats, imaginez ce que ça donnera si vous continuez encore 6 mois de la mĂȘme maniĂšre ? Il faut faire en sorte de ne pas passer de la persĂ©vĂ©rance Ă  l’entĂȘtement. De toute façon, si vous abordez les projets comme une expĂ©rimentation, en ayant dĂ©fini au prĂ©alable la perte acceptable, ce biais devrait bientĂŽt disparaĂźtre de votre tĂȘte et de votre entreprise 😉

Le biais de confirmation

Préférer les éléments qui confirment plutÎt que ceux qui infirment notre hypothÚse.

Le cerveau humain a tendance Ă  chercher la facilitĂ© et ce qui va lui demander le moins d’énergie. Éviter les dĂ©bats et les contradictions par exemple et plutĂŽt chercher la confirmation. Cela peut nous pousser Ă  prendre des dĂ©cisions sans avoir Ă©tudiĂ© plusieurs hypothĂšses et donc in fine à prendre un risque. C’est une forme de mauvaise foi, plus ou moins assumĂ©e 😉. Ce biais est accentuĂ© par notre tendance Ă  nous entourer de personnes qui nous ressemblent et pensent comme nous.

👉 Solution ? Essayer de considĂ©rer tous les points de vue pour diminuer la prise de risque, Ă  commencer par les personnes qui ont souvent une autre vision des choses que vous. Pour aller plus loin, vous pouvez volontairement vous entourer de personnes qui pensent diffĂ©remment, qui vous challengent et vous aident in fine à prendre de meilleures dĂ©cisions. On vous le redit : l’enjeu n’est pas d’avoir raison, l’enjeu c’est de prendre les bonnes dĂ©cisions.

Le biais d’auto-complaisance

Se croire Ă  l’origine de ses rĂ©ussites, mais pas de ses Ă©checs.

Soyons clair : c’est toujours plus satisfaisant pour l’ego de penser que l’on est la seule personne Ă  l’origine de nos rĂ©ussites (cause interne) et que nos Ă©checs ne dĂ©pendent pas de nous (cause externe). Malheureusement, ce n’est pas la rĂ©alitĂ©. Nos succĂšs se construisent toujours collectivement. Et nous avons toujours une part de responsabilitĂ© dans les Ă©checs.

👉 Solution : ASSUMER. Pour progresser, il est important d’identifier nos contributions Ă  un Ă©chec. À l’inverse, il est clĂ© de savoir quand vos Ă©quipes ont contribuĂ© Ă  un succĂšs (spoiler alert : c’est le cas Ă  chaque succĂšs) et de les fĂ©liciter pour ce travail collectif.

Le biais rétrospectif

Tendance Ă  juger a posteriori qu’un Ă©vĂ©nement Ă©tait prĂ©visible.

C’est la tendance Ă  surestimer rĂ©trospectivement le fait que les Ă©vĂšnements auraient pu ĂȘtre anticipĂ©s moyennant davantage de prĂ©voyance ou de clairvoyance. C’est un moyen de justifier l’imprĂ©visible, pour se conforter dans le sentiment de contrĂŽler l’incertitude.

👉 Solution : Accepter qu’on ne peut pas tout savoir, qu’on ne peut pas avoir d’emprise sur tout et qu’il faut malgrĂ© tout avancer, prendre des risques. Pour ça, on vous a dĂ©jĂ  donnĂ© quelques clĂ©s dans les prĂ©cĂ©dentes Tactique du dirigeant (ici, ici ou encore ici). Et vous pouvez Ă©galement bannir de votre vocabulaire “je te l’avais dit” ou encore “je le savais”.

Le biais rétrospectif

Ce ne sont que 5 exemples parmi de nombreux autres biais, mais on imagine que certains ont dĂ» raisonner chez vous. À partir du moment oĂč vous savez qu’ils existent, on vous invite Ă  prendre du recul, notamment sur les dĂ©cisions Ă  fort impact, pour identifier si des biais cognitifs ne viendraient pas perturber votre raisonnement logique. Au lieu d’essayer de convaincre les autres ou de vous auto-convaincre, essayez de connaĂźtre et comprendre les points de vue opposĂ©s aux vĂŽtres. Au pire, cela ne fera que conforter la dĂ©cision d’origine. Au mieux, il Ă©largira votre vision des choses et vous fera prendre la meilleure dĂ©cision possible, en contournant vos biais.

À vous de jouer đŸ’Ș.

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Guillaume Chevalier

Guillaume Chevalier

Co-pilote de Tactique

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