#24 Stop à la culture de l’effort 🙅

Bonjour et bienvenue dans l’édition #24 de la Tactique du Dirigeant. Bienvenue aux nouveaux ! Vous êtes à présent 1406 abonnés (+99 depuis la dernière édition 😲). Merci pour votre confiance ❤️

Si vous lisez cette newsletter pour la première fois, voici son objectif : aider les dirigeants à faire une pause, prendre du recul sur leur quotidien et les outiller pour prendre de meilleures décisions et gagner en sérénité. Pour lire nos précédentes éditions, c’est par ici.

Il y a 5 ans, en prenant part au lancement du collectif Tactique, j’ai mis les 2 pieds dans un univers que je ne connaissais pas : celui des TPE-PME.

 

J’ai rapidement été marqué par un élément (in)conscient très présent chez les dirigeants de TPE-PME : la culture de l’effort.

 

On doit travailler beaucoup. On doit travailler tout le temps. Ne jamais couper. Prendre le minimum de vacances possibles (ou pas de vacances du tout).

 

C’est comme s’il fallait que ça fasse mal. Que ce soit dur si l’on veut réussir. Qu’il faut travailler 50h, 60h, 70h et même plus. Que ça ne peut pas en être autrement.

 

Cette capacité de travail est bien sûr clé dans le succès d’une entreprise… Mais jusqu’où ? Qui peut vraiment travailler autant en étant toujours performant ? En ayant les idées claires ? En faisant les bons choix ?

 

Nous ne sommes pas tous égaux…

 

Certaines personnes ont une capacité de travail plus forte que d’autres bien sûr. Par aptitude naturelle. Par les expériences vécues qui leur ont permis de développer cette force.

Cette Tactique part donc du principe que nos limites nous sont propres et que le point de départ est d’apprendre à nous connaître, nos capacités, les limites à ne pas dépasser, le (ou les) rythme qui nous convient pour être performant.

 

… Mais nous ne sommes pas des machines 🤖

 

Peu importent nos capacités à absorber une forte charge de travail, nous sommes tous humains, nous avons tous nos limites.

Nous sommes en septembre et nous avons tous perçu les effets de nos quelques semaines de repos. Nous avons de l’énergie. Les idées sont plus claires. Certaines apparaissent presque par magie. D’autres reviennent :

Ah c’est vrai que je voulais faire ça il y a 6 mois, mais pourquoi je ne l’ai pas fait ?

Et pourquoi cette idée ne me revient que maintenant ?

Le repos est indispensable. Pour tous.

Faisons le parallèle avec le sport de haut niveau. Nous avons aujourd’hui la chance d’accéder beaucoup plus facilement aux conseils d’athlètes de sports d’endurance (comme le marathon, le triathlon ou l’ultra-trail par exemple) et la capacité à récupérer est systématiquement un point clé mis en avant :

• Ils dorment au moins 8h par nuit et n’hésitent pas à faire une sieste car ils savent que le sommeil est la clé pour progresser.
• Ils ont a minima une période de coupure au cours de leur année, sans compétition (pour la charge physique et mentale) et sans courir plusieurs semaines voire plusieurs mois pour les traileurs (ils passent sur d’autres sports comme le ski ou le vélo).
• Ils s’entraînent par cycle au sein desquels ils intègrent des phases de charges progressives suivies d’une période d’assimilation avec une baisse de la charge de travail (souvent 3 semaines de travail progressif / 1 semaine d’assimilation). En écrivant ce post je me suis d’ailleurs souvenu de ce post de Nicolas Spiess, dirigeant de Run Addict, faisant le parallèle entre course à pied et entepreneuriat

François D’Haene, un des meilleurs ultra-traileurs au monde qui fait une pause pour se rafraîchir en pleine course lors de la Diagonale des fous 2023 📸 Simon Dugué

“Travailler comme un lion, pas comme une vache” 🦁🥊🐮

Cette phrase est empruntée à Naval Ravikant dont on a déjà parlé ici et dont voici quelques mots sur l’importance du repos :

“Les personnes qui affirment travailler 80 heures par semaine, voire 120 heures par semaine, ne font souvent que signaler leur statut. C’est de la frime. Personne ne travaille vraiment 80 à 120 heures par semaine à un rendement élevé, avec une grande clarté mentale. Votre cerveau s’effondre. Vous n’aurez pas de bonnes idées.

La façon la plus efficace de travailler, en particulier dans le domaine de la connaissance, est de sprinter aussi fort que possible lorsque l’on se sent inspirés à travailler, puis de se reposer. De faire de longues pauses.

C’est plus comme un lion qui chasse et moins comme un marathonien qui court. On sprinte, puis on se repose. On réévalue et on recommence. On finit par construire un marathon de sprints.”

On ne peut pas être performant à chaque instant et l’enjeu n’est pas de faire le plus d’heures possibles mais de produire le plus de travail de qualité possible. Quand il est 17h30 et que vous n’arrivez plus à rien et que tout ce sur quoi vous travaillez peut attendre le lendemain, pourquoi insister ? Couper, reposer son esprit chacun à notre manière pour revenir le lendemain plein d’énergie et abattre 2 fois plus de travail. Ne serait-ce pas plus efficace à court terme tout en étant plus durable dans le temps ?

Trouver un système qui fonctionne pour soi

Vous n’êtes pas une machine mais vous avez de fortes ambitions. Pour cela, vous devez optimiser. Pas comme un robot mais comme un être humain qui a ses forces et ses faiblesses, ses besoins, ses envies, ses aspirations.

On vous propose donc un rapide exercice pour progresser sur le sujet :

APPRENDRE À BIEN SE CONNAÎTRE

1. Si je dresse mon bilan des 8 premiers mois de l’année : Quels ont été les moments où j’ai été bien et performant ? Pourquoi ? Ai-je fait des choses qui y ont contribué (habitudes, rituels, modes de fonctionnement, repos, etc.) ? À l’inverse, quelles ont été les mauvaises périodes ? Pourquoi ?
2. De manière plus générale, ai-je de bonnes pratiques qui contribuent au fait que je sois bien et performant (des vacances, du sport, des rituels, des limites à ne pas dépasser, etc.) ? Y en a-t-il qui ont l’effet inverse (travailler soir et week-end, ne jamais prendre de temps pour soi, ne pas assez déléguer, etc.) ? Comment puis-je corriger ça ?
3. Enfin, j’analyse comment je suis aux différents moments de la journée, mon timing idéal, pour ensuite définir à quels moments de la journée ou de la semaine je peux traiter les différents types de tâches que j’ai à réaliser.

TROUVER UN SYSTÈME QUI FONCTIONNE POUR VOUS

Vous êtes ensuite prêt à mettre en place votre système :

• En créant une structure type à votre journée ou votre semaine (en fonction de ce qui est le plus adapté)
• En trouvant une manière de gérer vos actions ainsi que vos priorités (oui, toutes les actions ne se valent pas et non, vous ne pourrez sûrement pas réaliser tout ce que vous souhaitiez faire dans votre semaine) :

Tout ne doit pas être cadré surtout si ce n’est pas votre habitude. En revanche, il faut que ce soit encadrer : avec des limites à ne pas dépasser, des choses dont vous avez absolument besoin et qui ne sont pas négociables

PS : pour les bonnes pratiques pour créer votre système, on lance une formation sur le sujet pour nos adhérents les 22 novembre et 13 décembre (faites-nous signe si ça vous intéresse).

LE FAIRE ÉVOLUER

Rien n’est gravé dans le marbre et ce qui fonctionne en septembre pourrait ne plus fonctionner en décembre. Parce que votre énergie est différente, parce que les journées sont plus courtes et parce que vos enjeux sont peut-être aussi différents. Il ne faut donc pas hésiter à ajuster votre système en reprenant le bilan que l’on vous propose au début.

S’AUTORISER À NE PAS CULPABILISER

Il n’y a rien de pire pour une boite qu’un dirigeant fatigué, usé. Et on en voit beaucoup.

Vous n’êtes pas obligés d’arriver les premiers et de partir les derniers. Vous avez le droit de prendre des jours lorsque vous le souhaitez ou lorsque vous êtes à bout. Vous avez le droit d’avoir de mauvaises journées, des journées où vous n’avez envie de rien, où vous n’arrivez à rien.

Appuyez sur pause avant qu’il ne soit trop tard.

Investir du temps (et de l’argent) sur vous, votre bien-être, votre repos physique et mental sera toujours un très bon investissement pour vous et votre entreprise.

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