#9 Accepter d’investir sur l’humain 💸

Neuvième édition de notre format d’articles courts, que l’on a appelé la Tactique du dirigeant. Chaque semaine, nous partageons un de nos apprentissages, pour diffuser notre vision et apporter notre contribution au développement des TPE PME.

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C’est une édition spéciale aujourd’hui. Il y a 3 mois, nous avions le plaisir d’accueillir Oriane au sein de l’équipe Tactique, pour accompagner les dirigeants de TPE-PME. Après plusieurs dizaines de rendez-vous, d’ateliers et de comités stratégiques, Oriane a pris la plume pour partager avec vous ce qui l’a le plus marquée. Oriane, la parole est à toi 👇.

« Quelle que soit la taille de l’entreprise, le marché adressé, le profil voire même le caractère des dirigeants, la gestion de l’équipe est une problématique récurrente. Le “put*** de facteur humain” comme ils nous disent parfois !

Après 10 ans au contact de dirigeants, en tant que salariée, je me suis forgée une image de ce qu’est un chef d’entreprise: une personne forte, droite dans ses bottes, affirmée et qui ne doute de rien, etc.

Mais les derniers mois au sein de Tactique m’ont apporté leur lot de surprises. J’ai découvert une autre facette des dirigeants ; une personne qui se pose des questions en permanence, se remet en cause, doute, a peur.

Parce que l’aventure qu’ils ont décidé d’entreprendre, ils l’ont fait seuls (ou en couple, en famille, avec des amis). C’est un projet presque intime, personnel. Une aventure dans laquelle ils mettent toutes leurs tripes, prennent tous les risques :

– financier (engagement à titre personnel dans les fonds de la société)

– familial et social (déséquilibre vie pro/perso)

L’aventure prenant forme, vient le temps de grandir. L’entreprise se structure et l’équipe est amenée à s’agrandir. L’heure des recrutements arrive et mêle joie et crispation : vais-je bien recruter ? Est-ce le bon moment ? La bonne personne ? Le bon profil ?

De cette situation, un constat. Il semble que les dirigeants sont souvent victimes de leur succès. On a parfois l’impression qu’ils se sentent presque contraints de recruter et qu’ils freinent les recrutements dont l’entreprise a pourtant besoin.

Et lorsque ce n’est pas le fait de recruter qui est un frein, c’est le profil des personnes recrutées : des juniors, peu onéreux, “malléables”, donnant le sentiment sécurisant de rester le maître du jeu. De limiter la prise de risque. D’avoir le sentiment de ne pas perdre le contrôle.

Mais pourquoi, quand il s’agit de l’humain, les dirigeants se mettent-ils autant à douter ? Pourquoi te mets-tu autant à douter ? Et comment lutter contre ce réflexe ?

Etape 1 : Être plus bienveillant envers toi-même et te faire confiance

Tu as tendance à te poser des questions et à avoir des doutes…c’est normal. Mais si tu regardes dans le rétroviseur, tu verras que ce que tu as déjà fait est incroyable. Sois fier d’avoir créé ton entreprise et d’avoir pris ce risque. Sois fier de tes réussites. Si ce n’est pas simple pour toi, fais-en une liste. Cela t’aidera à te rendre compte de ce que tu as déjà réalisé. Sois bienveillant envers toi-même, lorsque tu repenses aux erreurs que tu as pu faire. Elles font partie du chemin. Et fais-toi confiance pour la suite. Tu as réussi à arriver là où tu es aujourd’hui et tu as les cartes en main pour continuer à faire évoluer ton entreprise, franchir les étapes, dont certaines nécessiteront de faire grandir l’équipe et de recruter des personnes plus expérimentées. Cela aura aussi un impact pour toi, cela changera probablement ton rôle dans l’entreprise. Tu devras laisser des tâches pour en prendre d’autres. Mais c’est le cas de tout dirigeant dont l’entreprise franchit des étapes.

Etape 2 : Mesurer le risque et analyser la situation avec du recul

Bien souvent, on est frileux en ce qui concerne le recrutement parce que l’on ne voit qu’un seul côté de la pièce (le plus mauvais 😉) : le COÛT d’un salarié en plus, le SURCOÛT d’un salarié plus qualifié que la moyenne, le RISQUE de se tromper de personne, etc.

Mais de l’autre côté, il y a aussi :

– les opportunités que peuvent créer le fait d’avoir une équipe plus grande (et donc des capacités à saisir des opportunités, à délivrer son offre, plus fortes)

– les risques de ne pas anticiper assez la croissance (perte de qualité dans ce que l’on fait, manque de réactivité, surcharge de travail pour les salariés et les dirigeants)

Il est donc important de toujours relativiser la prise de risque et de voir les deux côtés de la pièce : quels risques je prends à investir (car oui, c’est un investissement) ? Et à l’inverse, quels risques je prends à ne pas investir aujourd’hui ?

Pour aller au bout de la réflexion, tu peux affiner ton analyse avec la notion de perte acceptable ⇒ qu’est-ce que j’ai à perdre, et surtout, qu’est-ce que je suis prêt à prendre le risque de perdre, pour saisir une opportunité ?

Etape 3 : Acter la décision et avancer

Et une fois que l’on en est là, il ne reste qu’à prendre la décision. Et avancer, sans re-questionner sans cesse la décision. N’aie pas peur de te tromper, car tu n’as pas eu peur au moment de te lancer dans l’aventure entrepreneuriale (ou en tout cas, tu as su dépasser cette peur).

Si ton entreprise est encore là et qu’elle se développe, c’est que tu as su faire les bons choix jusque-là ! Suis ton intuition (après avoir analyser la situation 😉) car…

… on ne naît pas dirigeant, on prend le risque de le devenir alors… Bravo !”

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Un grand merci 🙏